« J’ai grandi au Canada, et j’ai pu profiter de toutes les possibilités qui s’offraient à moi. Je suis allé à l’école, j’ai terminé mes études postsecondaires, j’ai travaillé et j’ai fondé une famille. Je pensais avoir fait tout ce qu’il fallait.
En 1989, ma conjointe a donné naissance à notre deuxième enfant. J’étais un représentant commercial qui grimpait les échelons. Tout allait bien. Puis, un bon jour, en revenant à la maison, elle m’a annoncé :
“Le mariage n’est pas pour moi. Au revoir.” Ma vie a été un peu bouleversée, mais j’avais un bon emploi et je n’étais pas inquiet.
Puis la récession a frappé et on m’a licencié. Je pensais pouvoir trouver un emploi n’importe où, mais ça ne s’est pas passé comme ça. J’ai fini par trouver un travail de pompiste. Je gagnais 8,25 $ l’heure, ce qui donnait 1 000 $ par mois. Le loyer à ce moment était de 500 $ et plus. Le reste allait à la garde d’enfants. À la fin du mois, je pensais : “J’ai payé les frais de garde d’enfants. Et ceux du loyer. Maintenant, comment vais-je nourrir et habiller mes enfants?” Je n’avais plus d’argent pour l’épicerie.
À ce moment-là, le bébé avait un peu plus de trois mois, et l’aîné n’était qu’un tout-petit. Je sentais que je les laissais tomber.
Un de mes voisins m’a conduit à une banque alimentaire soutenue par Centraide. Les enfants étaient avec moi et je vais toujours me souvenir de ce petit logo rouge. J’ai pu les nourrir. J’ai obtenu des vêtements pour eux.
Honnêtement, je ne sais pas où mes enfants et moi serions sans l’aide de Centraide. Pendant longtemps, je n’ai pas compris ce que signifiait l’expression “les travailleurs pauvres”. J’ai toujours pensé que ces gens ne voulaient pas travailler. Après avoir été mis dans cette situation, j’ai réalisé que ce n’est pas toujours le cas. Les travailleurs pauvres sont des gens, de vraies personnes, qui doivent avoir deux ou trois emplois en raison de circonstances indépendantes de leur volonté.
Une fois que le vent a tourné pour moi, je me suis souvenu de ce petit logo rouge. J’ai ressenti le besoin de redonner, donc des dons sont prélevés sur ma paie sur une base hebdomadaire. Et en plus de mon emploi habituel, je suis propriétaire d’une petite entreprise mobile de divertissement. Je suis là dès que Centraide a besoin de mes services, que ce soit pour un événement à l’extérieur ou une collecte de fonds. L’argent sert à aider des gens comme moi. »
– Ken